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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 21:33

HISTOIRE D’UNE MAQUETTE

D’UN QUATRE MATS BARQUE

Plougasnou le 20 novembre 2010

MAQUETTE-1.jpg

Cette histoire commence le vendredi 12 novembre 2010. Ce jour je me vois confier cette maquette qui appartenait à ma tante qui l’avait offerte à mon cousin qui me la lui-même offerte.

Ma tante est la fille d’un ancien cap-hornier Jean Marie OLIVIER matelot léger à bord des trois mats  l’Hermite et Cornil Bart et du quatre mâts Antoinette de la Compagnie Bordes.

Aux dires de ma tante, elle aurait été construite par le beau frère de Jean Marie OLIVIER, Monsieur Jean GOURVEST. S’agit-il donc de l’Antoinette dont je n’ai trouvé aucune photo ?

 

DESCRIPTION

Longueur hors toute : 49 cm

Matériaux : bois (acajou ?) et os et/ou ivoire

Gréement : quatre mâts barque en mauvais état, 5 rangées de huniers

Motorisation : une cheminée peut le faire penser à moins que ce ne soit celle de la cuisine ?

MAQUETTE-2.jpg

 

MA DEMARCHE

N’étant pas maquettiste moi-même et bien incapable d’entreprendre un tel chantier, j’ai commencé à m’adresser à des amis maquettistes pour leur demander des conseils et des avis.

Je m’adresse également à tous les blogueurs qui voudront bien m’aider à trouver le nom de ce navire et des conseils pour sa remise en état.

 

  Plougasnou le 21 novembre 2010

Je n'ai toujours pas de photo de l'Antoinette, mais j'ai trouvé ce timbre!

  Le quatre-mâts barque en acier ANTOINETTE est construit en 1896 par les Chantiers de la Méditerranée à la Seyne pour la compagnie Bordes. Jaugeant 3017 GRT, ses dimensions sont de 98,20 x 13,90 x 7,72m et il porte 4421 m² de voile. Il assure le transport du nitrate du Chili vers l'Europe et son meilleur trajet est de 74 jours ; il s'échoue au large du Nicaragua en 1919.

Sans-titre-copie-6.jpg

La ressemblance avec la maquette est réelle 

Extrait du forum 14-18 http://pages14-18.mesdiscussions.net/

Le NORD était un quatre-mâts barque de 100 m de long pouvant transporter 5150 tonnes de charge. Il était armé par 37 hommes d'équipage et commandé par Charles Fourchon, né à Lannion le 5 Janvier 1880.  
Il  naviguait depuis 1898 chez Bordes. Lieutenant sur CHANARAL puis RHONE, il avait fait son service militaire sur le cuirassé BOUVINES. Second sur le vapeur MAGELLAN il deviendra capitaine sur le voilier WULFRAN PUGET, puis commandera VALENTINE, TIJUCA et NORD qu'il prendra en Avril 1915. Il démâtera d'ailleurs du grand mât au cap Horn lors du premier voyage effectué.
Inspecteur de la navigation à Marseille puis Lorient, il deviendra après sa retraite, dans les années 40, Grand mât de l'amicale internationale des cap-horniers.  
 
En Octobre 17, un convoi de dix voiliers sort du Verdon, remorqués l'un après l'autre par le remorqueur PINGOUIN.
Il y a deux nantais, CHAMPIGNY et BUFFON, un havrais, MARGUERITE MOLINOS, six dunkerquois de l'armement Bordes, NORD, ANTOINETTE (capitaine Pierre Le Chevanton), VICTORINE (capitaine Arsène Mathieu, rescapé trois mois auparavant du CAMBRONNE), LOIRE, A.D. BORDES et VALPARAISO. Enfin, un norvégien, MAFALDA complète le groupe.
 
NORD et ANTOINETTE prennent la tête du convoi. Mais le premier est mauvais marcheur, surtout sur lest, et ANTOINETTE doit réduire sa voilure.  
Après séparation des navires, Fourchon et Le Chevanton ont convenu de faire route ensemble.
Voici le récit que fit le commandant de l'ANTOINETTE dans son journal.
 
2 Octobre
 
Navigation pénible. Veille continuelle. Le télégraphiste enregistre des messages de partout. Il y a des sous-marins dans toutes les directions. Ils ont du apprendre l'appareillage du convoi. C'est le moment d'ouvrir l'oeil.
 
4 Octobre
ça y est, nous avons affaire aux sous-marins. Un bateau suspect est au vent et fait route sur nous. Je l'observe  à la longue-vue. Il a l'air d'un paisible pêcheur faisant la pêche au thon avec une perche et des lignes de chaque côté. Mais ce navire au ras de l'eau a une longueur anormale. Et tout à coup, j'aperçois le kiosque. Sur l'avant, à environ trois milles, il y a une autre masse noire immobile au ras de l'eau.
 
Avec le NORD, nous virons de bord immédiatement et attendons les évènements. A chaque instant, nous nous attendons à recevoir des obus, mais ne voulons pas prendre l'offensive, ne sachant de façon formelle à qui nous avons affaire. Sur ces entrefaites, la nuit arrive avec un fort mauvais temps et les sous-marins se mettent en plongée.
 
5 Octobre
 
A 14h30, nous sommes attaqués par un sous-marin que nous ne voyons pas. Il nous a suivi et se trouve par tribord. Deux obus tombent à 800 m par le travers de la dunette et un 3e passe au dessus du gui.
Je fais tirer un coup de canon avec une hausse de 6500 m par tribord, me basant sur la direction des obus.
Le NORD brûle des "bergers" (fumigènes) et nous sommes ainsi masqués par la fumée; nous laissons porter vent arrière, présentant l'arrière à l'ennemi, et au bout d'une demi-heure, faisons semblant de regagner un port de France.
A la nuit tombante, nous remettons cap au large et forçons la toile pour sortir de cette zone dangereuse.
Fourchon voulait revenir à Belle-Ile ou La Pallice, mais cela me contrariait. A la brume de nuit, je lui ai signalé que dans le noir je remettrai cap au large. Il a aussitôt répondu "imitation", et à la nuit nous avons tous deux viré de bord.
 
6 Octobre
D'après la radio, il y a des sous-marins allemands partout : Gibraltar, Espagne, Portugal, Madère... Pourvu que nous nous en sortions et que les navires ne coulent pas sous nos pieds. Ce doit être terrible d'avoir à quitter son navire et de le voir s'abîmer dans les flots.
 
14 Octobre
Nous sommes sortis de la zone dangereuse. Fourchon m'a dit qu'il voulait passer entre les îles du cap Vert et la côte. Cela ne me dit rien qui vaille car il doit y avoir des sous-marins. Je lui ai signalé que je passerai dans l'ouest. Il a du être fâché car il a brusquement ramassé tous ses pavillons. Mais il m'a suivi. Tout de même, je perds du temps avec cette baille de NORD qui ne marche pas du tout. Mais je n'ose pas lui dire que je n'aurai pas la patience d'attendre jusqu'au Horn... Il y a des limites, même à la bonne volonté!
 
26 Octobre
J'ai envoyé mon canot à bord du NORD, avec le premier lieutenant, monsieur Saintilan (nota : un officier originaire de Saint Brieuc) et quatre hommes. J'ai écrit une lettre à Fourchon, lui rappelant les dangers courus ensemble et lui ai joint mon rapport. Il m'a rendu la pareille et m'a envoyé une très gentille lettre avec la copie du sien."
 
NORD et ANTOINETTE devraient se quitter par 40° sud. Le Chevanton écrit que l'ANTOINETTE est un bon navire qui possède toutes les qualités nautiques, tandis que le pauvre NORD saute et danse d'une façon inaccoutumée dans le mauvais temps.
Mais finalement, ils continuent leur route de conserve et ne se sépareront qu'au large de Montevideo.
Le 18 Novembre, ayant semé le NORD, Le Chevanton fait même demi-tour et le retrouve deux heures plus tard. Il se range alors le long de son bord et réduit la voilure.  
Le 2 Décembre, dans les parages du Horn, la tempête souffle avec furie. ANTOINETTE est  à la cape, n'ayant que deux huniers fixes et un foc.Jamais le baromètre n'a été aussi bas; d'ailleurs l'aiguille ne peut pas descendre plus bas ayant atteint le maximum.
Le 21 Décembre, ANTOINETTE entre à Taltal, suivi le 24 du NORD et du LOIRE. VICTORINE, qui faisait partie du convoi au départ a été coulé.
 
Le Chevanton note encore que la TSF n'a pas servi à grand chose, d'autant plus que... "mon imbécile de télégraphiste a grillé le moteur. On a embarqué un gamin qui a tout juste deux mois de cours et ne connait rien!" s'exclame-t-il.
 
Le 25 Décembre, Pierre Le Chevanton et Charles Fourchon vont donc pouvoir fêter Noël ensemble, avec Benjamin Riou qui commande le LOIRE." Fourchon, que je ne connaissais pas, est vraiment devenu un ami", écrit Le Chevanton à son épouse. Le diner aura lieu sur ANTOINETTE, mais sera un peu raté car " mon cochon de cuisinier nous a servi du boeuf qui puait à quinze pas et une dinde (cadeau du vice consul anglais) qui avait encore le gésier plein de maïs et de blé" écrit Le Chevanton, très en colère.
 
Le Chevanton et Fourchon seront félicités par leur compagnie pour "les habiles manoeuvres qui leur ont permis de se soustraire aux sous-marins ennemis"." Le ministère de la Marine a été saisi et copies de vos rapports ont été communiquées" leur dit-on.
 
Sur ANTOINETTE, Pierre Le Chevanton recevra un témoignage de satisfaction du ministre pour les qualités manoeuvrières et l'énergie dont il a fait preuve au cours de deux rencontres avec des sous-marins auxquels il a échappé. L''équipage sera félicité et le charpentier Louis Kermarec et le matelot léger Louis Le Bris recevront des gratifications pour " la vigilance dont ils ont fait preuve et qui a permis à leur commandant de manoeuvrer à temps."
 
Sur le NORD, Charles Fourchon recevra aussi des félicitations. Son équipage recevra une gratification de cent francs par homme pour l'efficacité de la riposte.
 
Enfin, dans le même convoi, l'A.D. BORDES avait été attaqué le 2 Octobre à 16h00 par un sous-marin allemand (45°18 N 10°00 W) mais avait réussi à repousser l'ennemi avec son armement défensif.
Le capitaine Joseph Briand, le 2e capitaine Eugène Cervin, le premier lieutenant Charles Calbourdin et le 2e lieutenant Auguste Vandezande recevront un témoignage officiel de satisfaction. 
 
Pour accéder aux autres articles visitez http://villamarceau.over-blog.com/

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commentaires

L
Avez-vous réparé votre maquette?<br /> Je suis restaurateur de maquettes anciennes.
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C
<br /> Je dispose d'une photo de l'Antoinette. Photo se trouvant dans l'ouvrage "Grands Voiliers Français 1880-1930 Construction Gréement manoeuvre vie à bord.<br /> C'est le meilleur ouvrage pour comprendre le gréement d'un voilier.<br /> J'ai découvert votre blog en effectuant une recherche sur le 4 mats barque CHAMPIGNY de la Société des Longs courriers Français.<br /> ANTOINETTE J'ai vu l'original de cette photographie en 1961 chez la veuve du dernier Capitaine d'Armrment de Bordes et ancien Cdt de l'Antoinette à Dinard.<br /> <br /> Antoinette 4 mats barque 2898 tonneaux de jauge brute - construit en 1898 à La Seyne Cie A. Bordes Perdu sur les côtes du NIcaragua en 1919<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Bonjour, je vais bientôt montrer sur mon blog , la maquette d'un quatre mâts construite par mon oncle , un merveilleux travail !Elle ressemble beaucoup à votre maquette ,en plus grand !<br /> malheureusement je n'ai pas plus de renseignements , mon oncle étant décédé!<br /> Je vais essayer de mettre mon article la semaine prochaine ! Au revoir!<br /> <br /> <br />
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