EXTRAIT DES ARCHIVES DE OUEST ECLAIR
20/08/1921
LA DEFENSE DE NOS SITES
POUR PRIMEL.
L'arrivée à Primel est un enchantement. A mesure que le touriste approche du but, que ce soit dans le « petit train » aux baladeuses aérées, en voiture, à bicyclette ou à pied, par une bonne route conquise sur le coteau et qui surplombe longtemps les grèves plates du Diben, la mer se déploie majestueusement en éventail devant lui, avec les sujets d'ornementation les plus variés, les plus riches en couleur.
Tout là-bas à gauche se détachent par beau temps, devenus minuscules en raison de la distance, les clochers de Saint-Pol, avec le Kreisker, et de Roscoff, plus loin, ainsi que le phare de l'île de Batz. Dans l'intervalle une mer fortement bleutée, du sein de laquelle surgissent des blocs rocheux de nuance-fauve, ceinturés de niasses d'écume d'un blanc éclatant, et on en découvre à l'infini. à mi-marrée, une allée et venue de petits bateaux filant à la voile eu tous sens ; puis, en avant d'une nichée de vieilles maisonnettes de pécheurs, un puissant rideau d'hôtels, aux décors de verdure d'un exotisme assez réussi ; enfin, au détour d'un alignement d'édifices variés, c'est la vision du massif, énorme de la pointe, la plus septentrionale, le cap de Primel ; à droite les « chaises », la mer à perte de vue, derrière soi des îles, une côte bleuâtre à l'horizon, et, plus près, la-côte de Trégastel, le littoral morcelé, taillé comme à coups de hache par les tempêtes, avec les oasis charmante de Saint-Jean-du-Doigt, chère aux Américains, et de Plougasnou, la villégiature confortable par excellence.
Nous ne dirons rien, des hôtels, sauf cependant ceci, qu'ils pourraient bien ne pas fermer pendant l'hiver ; si la bonne « saison » leur suffit comme mouvement d'affaires, nous savons que Primel attire les amateurs de beaux sites en toute saison, et que, parfois de véritables caravanes sont restées très désagréablement arrêtées en face de tant de bâtiments aux enseignes prometteuses, qui leur demeuraient presque tous lugubrement fermés, comme les monuments d'une nécropole abandonnée. C'est Primel « for ever » qu’il faut à nombre de touristes ; et un Primel auquel on ne touche pas, ou du moins auquel on ne touche plus.
On voudrait croire que ces vagues champs à l'herbe rabougrie, aux fleurettes sauvages, ces coteaux de pierre si durs à escalader, n'ont jamais connu la loi de l'offre et de la demande, qu'ils sont à tous, comme la mer et 1e ciel bleu ! Eh ! quoi, ce massif bicéphale, ce promontoire monstrueux qui brise l'effort des tempêtes, ces mille « motifs » sculptés patiemment par les marées successives, où l'œil aux tombées du jour distingue des sphinx et des pharaons, des moines en prière et des vierges en extase, des lions et des sauriens, des empereurs et leurs chevaliers, tout ce monde de rêve et de terreur, serait la propriété des hommes !
Chacun est bien obligé de s'en rendre compte quand, un maître du lieu vous démontre son droit d'user, et d'abuser en défendant aux touristes interdits, aux chauffeurs embarrassés à un tournant, d'empiéter sur « son trottoir », là où il y a un lambeau minuscule de terrain herbeux sur le bord d'un chemin. « Ne vous asseyez pas ici, c'est à moi, » dit une dame à des promeneurs inoffensifs qui prennent le frais à l'ombre d'un roc géant, et partent en se demandant s'il leur reste au moins un sentier de douanier, une grimpette de chiens pour circuler un peu au milieu de ces beautés naturelles. C'est tout de même pénible pour ceux qui contribuent par leur argent à rendre le pays habitable et attrayant.
Le danger de pareils errements est visible et tangible. Déjà depuis des années, pendant la guerre et depuis, une partie de cette colline aujourd'hui cultivée et agréablement entaillée de chalets et de villas, est devenue une carrière. Large et laide est l'échancrure qu'y ont pratiquée tour à tour les terrassiers, les prisonniers boches ou les « joyeux ». La pierre extraite était transportée, non sans des frais considérables, à Morlaix, et même expédiée à Saint-Valéry-sur-Somme. Avec le prix de la main-d’œuvre actuel, la dépense n'a pu que s'accroître dans des proportions énormes, surtout si on tient compte des prix minimes payés jadis aux travailleurs forcés. Maintenant la morsure atroce est irrémédiable ; mieux vaut ne plus songer au mal, et en détourner le regard, en débarquant du « petit train ».
Mais la pierre, l'auguste et éternelle roche, a subi l'atteinte des pelleteurs, piocheurs et de leurs engins. De loin s'aperçoit la première plaie d'un rose morbide qu'elle porte à son flanc. L'utilitarisme va-t-il convertir en matériaux de construction ce monument mégalithique qui n'a de valeur qu'en son site grandiose ? « Si l'on nous prend nos cailloux, disait un vieux pêcheur, qu'est-ce qui nous restera ? » 11 est encore temps de sauver Primel. Que les consuls y prennent garde !
Ne pourrait-on, en attendant les grandes mesures de préservation souhaitées par tous, reconstruire le petit pont, le pont de la Crevasse, sur lequel, en dépit de son état vermoulu, bien des familles s'aventurèrent en riant, et qu'une suprême rafale a fait s'effondrer au fond du gouffre. En contemplant cette ferraille gisante, près de la superbe grotte que connaissent quelques curieux, beaucoup se demandent quelle puissance malfaisante s'oppose à la réédification du « pont du diable », si commode pour franchir la crevasse redoutée. Cette maléfique influence est encore celle de la propriété. Les deux îlots granitiques que reliait la passerelle regrettée ont chacun leur propriétaire, et ce que veut l'un, l'autre n'en veut rien savoir. Dans ces conditions toutes modernes, nul ne saurait dire quand se rejoindront les d'eux îlots.
Et pourtant, Primel est un bien beau coin de mer, on y peut vivre à des tarifs acceptables, le cinéma vient à peine d'y faire son apparition, et il n'y a pas de casino.
ARTICLE RECUEILLI DANS LES ARCHIVES DE OUEST ECLAIR www.ouest-france.fr
PLOUGASNOU le 26/11/1920
Une héroïne de 16 ans
«•<>• <••<>••
L'Académie Française décerne un prix Monthyon à une jeune pêcheuse bretonne
PARIS, 25 novembre. — L'Académie française tenait aujourd'hui sa séance publique annuelle où, avec le cérémonial accoutumé, elle décerne les prix littéraires et les prix de vertu. M Poincaré présidait. Parmi les belles actions dont il a paré le récit de son éloquence habituelle, il a accordé la première placé à celtes qui ont valu le prix Monthyon, â une jeune fille du Finistère, Mlle Jeanne Redon, de Térénez. Ecoutons-le .
» Jeanne est l'aînée de 13 enfants. Le père est le patron du sloop « Marie-Joseph ». A la mobilisation, ses deux matelots durent le quitter. Le plus âgé de ses fils n'avait pas 14 ans. Comment prendre la mer seul avec cet enfant, sur un cotre de 10 tonneaux ?
« Jeanne, elle, avait 16 ans. Elle dit à son père : î lu ne peux pas désarmer le bateau. Que deviendrons-nous ? Nos frères et nos soeurs sont trop petits pour travailler. C'est la pèche qui nous fait vivre. Laisse-moi embarquer Je suis grande et j'aiderai ».
« Elle a tenu parole. Pendant quatre ans, elle a battu !a mer, conduit le sloop comme le matelot • ie plus expérimenté, évitant les récifs qui barrent l'entrée de la rivière de Morlaix, tendant ou carguant les voiles, jetant les filets, cherchant dans les brisants, parmi les lames en démence, l'endroit bon à la pêche, et sur la mer immense, le lieu mobile, obscur, capricieux, changeant, où se plaît le poisson aux nageoires d'argent. Et c'était ce poisson qui servait en 'partie à ravitailler les hôpitaux militaires de Primel et de Plougasnou.
• « Un jour du mois de mars 1916. la bise soufflait avec violence et la mer était grosse. La pêche terminée le petit voilier monté par Redon, sa fille et son fils se hâtait de revenir au non. Tout à coup une sirène gémit au large. C'est un vapeur anglais qui a besoin d'un pilote et qui veut attirer l'attention sur son pavillon d'appel.
« Mais de pilote, il n'y en a pas en vue. Toutes les embarcations sont rentrées.
« Virons de bord dit Jeanne à son père, et va t'offrir.
— « Mais toi ?
— « Je reviendrai bien seule !
SEULE DANS LA TEMPETE
« II refuse. Elle insiste. Et quoique la brise fraîchisse et que la mer se-creuse, il se décide à faire route sur le vapeur,1 l'accoste, y grimpe et laisse à la jeune fille le soin de ramener elle-même le « Marie-Joseph » au port de Térénez
« Les vagues s'enflent de plus en plus, pour soustraire la voilure à la force déchaînée du vent, Jeanne a pris les trois bandes de ris. La quille du sloop fend les eaux et le petit canot qu'il remorque se remplit jusqu'au bord. Pour le vider il faut mettre en cape. Deux fois de suite Jeanne recommence le travail, réduit la voilure et vient dans le vent, aidée de son frère qui vide le canot. Deux fois elle reprend au milieu de la tempête sa route un instant suspendue.
« A la pointe de Térénez les pêcheurs se sont assemblés, les yeux fixés avec inquiétude sur ce bateau que secoue la fureur des lames et que gouvernent seuls deux enfants. La mère de Jeanne, une nouvelle fois enceinte, est là elle aussi, dévorée d'anxiété, suivant du regard tous les mouvements du sloop et croyant à chaque instant voir sa fille et son fils engloutis dans les flots.
« Mais légère et rapide la barque de pêche franchit la passe. Elle rentre au port et comme la vague l'empêche de s'amarrer à son corps-mort, elle mouille l'ancre. Jeanne amène la voile, ramasse la mâture, saute à terre et se jette frémissante et joyeuse dans les bras de sa mère. »
ANTOINETTE
Extrait des DERNIERS CAP-HORNIERS FRANÇAIS de Louis LACROIX
« Portant le nom de la fille de M. et de Mme Adolphe BORDES, ce quatre mâts barque avait été construit pour eux à La Seyne en 1897 et portait 3 955 tonnes. Sa voilure avait une surface de 4 421 mètres carrés et sa meilleure traversée d’Europe au Chili fut de soixante-douze jours. ANTOINETTE eut une série remarquable de belles traversées :
1897._ Iquiques-Dungueness, soixante-dix huit jours.
1900._ Ile deWight-Iquique, soixante-douze jours.
1901._ Iquique –Dunkerque, quatre-vingt-quatre jours.
1902._ Iquique-Île de Wight, quatre-vingt-un jours.
1903._ Iquique-Dungueness, quatre-vingt-quatre jours.
1905._ Iquique-Dungueness, soixante-douze jours.
1906._ Shields-Iquique, sixante-seize jours.
1906._ La Palice-Mejillonones, soixante-quatorze jours.
Le quatre octobre 1917, Pierre LECHEVANTON, qui commandait ANTOINETTE, fut attaqué par un sous marin allemand et réussit à lui échapper. Le navire reçut un témoignage officiel de satisfaction pour l’attitude énergique et disciplinée de son équipage.
Après la guerre, au cours d’un voyage du Chili à New-York par Panama, le navire se perdit sur le récif Serrana, au large de la côte du Nicaragua (Amérique centrale) »
Quatre mâts barque en acier construit en 1896 par les Forges et Chantiers de la Méditerranée, la Seyne.
Cette photo représente le sloop " Marguerite" MX 3245 en régates à Térénez en Plougasnou
Ce misainier pilote de la baie de Morlaix appartenait à mon arrière grand père, le père de Louis Colléter, mon grand père.
On remarque sur la photo que la voile de l'autre bateau possède lemême numéro MX 3245, sans doute a t'il prêté son ancienne voile à l'autre concurrent ?
Cet autre bateau était il "la Marseillaise" son ancien bateau ?
Grace aux archives de Ouest France ex Ouest Eclair j'ai pu retrouver les résultats des régates de Térénez en 1931 et 1932
Je vous conseille d'y aller faire un tour, on y découvre des articles merveilleux en particulier des récits de naufrages.... à cette époque les journalistes savaient écrire...
DERNIÈRES NOUVELLES SPORTIVES
LES REGATES DE TERENEZ 24 août 1932
Voici les résultats des régates de Terenez courues dimanche dernier 24 août.
1ière série : (Canots à misaine avec ou sans allégeance). 1» Marguerite, à M. Colleter de Térénez ; 2. Saint-Jean, » Jégou :' 3. Livelly, h M. Gerbaut, de Carantec.
2e séries. — (canots de 4 m. avec ou sans dérive, spinaker interdit). ler Afar-Martin Pêcheur, a Ridou. de Térénez; 2. Alciser, à Ridou ; 3. Ginette, à M. Simon, de Morlaix ; 4. Marseillaise, à Postic. de Térénez.
3€ série — (Bateaux de pèche et plaisance, de'4 m. 50) : l«r Retaol, à M. Michel, de Carantec ; 2. Pot-a-Rhu, à M. Kerlodé ; 3. Gyptis, à M. Périou, de Kernélaher ; 4. Chasseur, à M. Miorcec, de Morlaix .
4e série: — (Bateaux de plaisance de 4 m. 60 maximum, dits « de Carantec ») : 1er stéréden II à M. Paul Ga-melin (n° 2 de voilure) : 2. Poupic, à M. Krébel (n° 4) ; 3. Koantic, à M. Penther (n° 9) ; 4. Meratbus, à M. Ca-vellat (n° 6) ; 5. Jeanne, à M. Troussel (n° 5).
5« séries. — (Bateaux de 5 m. 50. pêche, de plaisance) : 1" Micheline, à M. Bontemps, de Carantec; 2. Lucienne, à M. Saout. de Térénez.
6» série. — (yachts de 5 m. 50, S. R. M.) : la Potiche III, à M. Penther, de Morlaix ; 2. Dioual, à M. Etienne, de Kernéléhen ; 3. T'en fais pas, à M. Dulas .de Dourduff.
7e séries. — (yachts de 6 m. 50) : Yannick, à M. Quémeneur, de Morlaix.
8« série. — (bateaux de pêche de 6 à 7 m. de la rade de Morlaix) ; 1« Eole II, à M. Goasguen ; 2. Luciole, à M. Floch ; 3. Santez Anna, à M. Bonnerot.
9« série. — (bateaux de pêche de plu» de 7 m.) : Saint-Jean, à M. Jégou, de Terreuc.
10e série. — (bateaux à moteur) : 1» Denise, à M. Le Bailler, du Dourduff; 2. Pitchoun à M. Garnier. de Roscoff ; 3, Pierrot, à M. Troadec.
Concours de natation. — Jeune» ffnosq l«r Raoul ; 2. Terceau ; 3 BotUowl.
YATHING
LES REGATES DE TERENEZ ONT EU LIEU LE 2 SEPTEMBRE 1931
Les régates de Térénez ont été courues avec un plein succès sous la présidence de M. Baron et en présence de M. Bourgot, député-maire de Morlaix. Le comité était composé de MM. Baron, président Lemaitre, vice-président, Gautier, trésorier, Le Coz, Simon, Loisel, membres.
Voici les résultats techniques :
Première série, canots à misaine : 1. Marguerite à M. Laurent Colleter, 30 francs ; 2'. Saint-Jean, à M. Jégou, 20 francs ; 3. Hirondelle, à M. Guyader. 10 francs.
Deuxième série, bateaux de 4 m. 50 (pêche et plaisance) : 1. Pot-ar-Ru, à M. Kerdaudet, 40 francs ; 2. Mascotte, à M. Le Guen, 30 francs ; 3. Coquille, à M. Bienvenu, 20 francs ; 4. Saint-Jean II, à M. R. Jégou ; 5. Augustine, à M. Béguer.
Troisième série bateaux de 5 m. a 5 m. 50 (pêche et plaisance) : 1. Micheline, à M. le docteur Bontemps, 75 francs ; 2. Asta-fo, à M. Lissillour. 50 francs ; 3. Pierrot, à M. Troadec, 40 francs ; 4. Sans-Souci, à M. Goasguen, 25 francs ; 5. Lucienne, à M. Lucien Saoût.
Quatrième série, yachts de 5 m. 50. S R. M. : 1. Pctich III, à M. Ch. Pen-ther 20 francs et un objet d'art ; 2. T'en fais pas II, à M. Dublas, 20 francs, et un objet d'art ; 3. Gyrinno, à M. le docteur Le Coulm, 20 francs et un objet d'art.
Cinquième série, yachts de 6 m. 50 (série réglementaire) : 1. Yannik, à M. Quéméneur, aO francs et un objet d'art ; 2. Alpha, à M. Briens. 20 fr. et un objet d'art.
Sixième série, bateaux de pêche de 6 à 7 mètres : 1. Santez-Anna, à M. Bonnerot, 120 francs ; 2. Luciole, à M. Floch, 70 francs.
Septième série, bateaux de pêche au-dessus de 7 mètres : 1. Saint-Jean, à M. Jégou ; 2. Martin-Pêcheur, à M. Rédou
Huitième série, bateaux à moteurs :
1. Hirondelle, à M. Castel, 50 francs ;
2. Droit-Toujours, à M. Beuzit, 30 fr. Course de natation, jeunes gens : 1.
Raoul ; 2. Miquel ; 3. Sibiril ; 4. Dumoutier ; 5. Loin ; 6. Jézéquel.
Coursé de natation, garçonnets : 1. Person, 2. Guyot ; 3. Cadiou.
PAQUEBOT DE GRASSE
Menu première classe servi le mercredi 7 juillet 1948
PAQUEBOT LAENNEC
Menu servi le mercredi 26 avril 1961
PAQUEBOT FRANCE
Menu servi le lundi 18 octobre 1965 collection Fleurs et Fruits de "France"
Menus proposés en février 1968 en croisière "sourire créole" et en avril 1968 pendant la croisière en Méditerranée
Chefs des cuisines: Henry LE HUEDE et Pierre THEYE
PAQUEBOT ILE DE FRANCE
Menus proposés en 1954
CAPTAIN'S FAREWELL DINNER servi le 8 mars 1954
Menu proposé le 13 décembre 1949 en classe cabine
collection merveilles de France
Menus proposés en novembre 1949
HISTOIRE D’UNE MAQUETTE
D’UN QUATRE MATS BARQUE
Plougasnou le 20 novembre 2010
Cette histoire commence le vendredi 12 novembre 2010. Ce jour je me vois confier cette maquette qui appartenait à ma tante qui l’avait offerte à mon cousin qui me la lui-même offerte.
Ma tante est la fille d’un ancien cap-hornier Jean Marie OLIVIER matelot léger à bord des trois mats l’Hermite et Cornil Bart et du quatre mâts Antoinette de la Compagnie Bordes.
Aux dires de ma tante, elle aurait été construite par le beau frère de Jean Marie OLIVIER, Monsieur Jean GOURVEST. S’agit-il donc de l’Antoinette dont je n’ai trouvé aucune photo ?
DESCRIPTION
Longueur hors toute : 49 cm
Matériaux : bois (acajou ?) et os et/ou ivoire
Gréement : quatre mâts barque en mauvais état, 5 rangées de huniers
Motorisation : une cheminée peut le faire penser à moins que ce ne soit celle de la cuisine ?
MA DEMARCHE
N’étant pas maquettiste moi-même et bien incapable d’entreprendre un tel chantier, j’ai commencé à m’adresser à des amis maquettistes pour leur demander des conseils et des avis.
Je m’adresse également à tous les blogueurs qui voudront bien m’aider à trouver le nom de ce navire et des conseils pour sa remise en état.
Plougasnou le 21 novembre 2010
Je n'ai toujours pas de photo de l'Antoinette, mais j'ai trouvé ce timbre!
Le quatre-mâts barque en acier ANTOINETTE est construit en 1896 par les Chantiers de la Méditerranée à la Seyne pour la compagnie Bordes. Jaugeant 3017 GRT, ses dimensions sont de 98,20 x 13,90 x 7,72m et il porte 4421 m² de voile. Il assure le transport du nitrate du Chili vers l'Europe et son meilleur trajet est de 74 jours ; il s'échoue au large du Nicaragua en 1919.
La ressemblance avec la maquette est réelle
Extrait du forum 14-18 http://pages14-18.mesdiscussions.net/
Le NORD était un quatre-mâts barque de 100 m de long pouvant transporter 5150 tonnes de charge. Il était armé par 37 hommes d'équipage et commandé par Charles Fourchon, né à Lannion le 5 Janvier 1880.
Il naviguait depuis 1898 chez Bordes. Lieutenant sur CHANARAL puis RHONE, il avait fait son service militaire sur le cuirassé BOUVINES. Second sur le vapeur MAGELLAN il deviendra capitaine sur le voilier WULFRAN PUGET, puis commandera VALENTINE, TIJUCA et NORD qu'il prendra en Avril 1915. Il démâtera d'ailleurs du grand mât au cap Horn lors du premier voyage effectué.
Inspecteur de la navigation à Marseille puis Lorient, il deviendra après sa retraite, dans les années 40, Grand mât de l'amicale internationale des cap-horniers.
En Octobre 17, un convoi de dix voiliers sort du Verdon, remorqués l'un après l'autre par le remorqueur PINGOUIN.
Il y a deux nantais, CHAMPIGNY et BUFFON, un havrais, MARGUERITE MOLINOS, six dunkerquois de l'armement Bordes, NORD, ANTOINETTE (capitaine Pierre Le Chevanton), VICTORINE (capitaine Arsène Mathieu, rescapé trois mois auparavant du CAMBRONNE), LOIRE, A.D. BORDES et VALPARAISO. Enfin, un norvégien, MAFALDA complète le groupe.
NORD et ANTOINETTE prennent la tête du convoi. Mais le premier est mauvais marcheur, surtout sur lest, et ANTOINETTE doit réduire sa voilure.
Après séparation des navires, Fourchon et Le Chevanton ont convenu de faire route ensemble.
Voici le récit que fit le commandant de l'ANTOINETTE dans son journal.
2 Octobre
Navigation pénible. Veille continuelle. Le télégraphiste enregistre des messages de partout. Il y a des sous-marins dans toutes les directions. Ils ont du apprendre l'appareillage du convoi. C'est le moment d'ouvrir l'oeil.
4 Octobre
ça y est, nous avons affaire aux sous-marins. Un bateau suspect est au vent et fait route sur nous. Je l'observe à la longue-vue. Il a l'air d'un paisible pêcheur faisant la pêche au thon avec une perche et des lignes de chaque côté. Mais ce navire au ras de l'eau a une longueur anormale. Et tout à coup, j'aperçois le kiosque. Sur l'avant, à environ trois milles, il y a une autre masse noire immobile au ras de l'eau.
Avec le NORD, nous virons de bord immédiatement et attendons les évènements. A chaque instant, nous nous attendons à recevoir des obus, mais ne voulons pas prendre l'offensive, ne sachant de façon formelle à qui nous avons affaire. Sur ces entrefaites, la nuit arrive avec un fort mauvais temps et les sous-marins se mettent en plongée.
5 Octobre
A 14h30, nous sommes attaqués par un sous-marin que nous ne voyons pas. Il nous a suivi et se trouve par tribord. Deux obus tombent à 800 m par le travers de la dunette et un 3e passe au dessus du gui.
Je fais tirer un coup de canon avec une hausse de 6500 m par tribord, me basant sur la direction des obus.
Le NORD brûle des "bergers" (fumigènes) et nous sommes ainsi masqués par la fumée; nous laissons porter vent arrière, présentant l'arrière à l'ennemi, et au bout d'une demi-heure, faisons semblant de regagner un port de France.
A la nuit tombante, nous remettons cap au large et forçons la toile pour sortir de cette zone dangereuse.
Fourchon voulait revenir à Belle-Ile ou La Pallice, mais cela me contrariait. A la brume de nuit, je lui ai signalé que dans le noir je remettrai cap au large. Il a aussitôt répondu "imitation", et à la nuit nous avons tous deux viré de bord.
6 Octobre
D'après la radio, il y a des sous-marins allemands partout : Gibraltar, Espagne, Portugal, Madère... Pourvu que nous nous en sortions et que les navires ne coulent pas sous nos pieds. Ce doit être terrible d'avoir à quitter son navire et de le voir s'abîmer dans les flots.
14 Octobre
Nous sommes sortis de la zone dangereuse. Fourchon m'a dit qu'il voulait passer entre les îles du cap Vert et la côte. Cela ne me dit rien qui vaille car il doit y avoir des sous-marins. Je lui ai signalé que je passerai dans l'ouest. Il a du être fâché car il a brusquement ramassé tous ses pavillons. Mais il m'a suivi. Tout de même, je perds du temps avec cette baille de NORD qui ne marche pas du tout. Mais je n'ose pas lui dire que je n'aurai pas la patience d'attendre jusqu'au Horn... Il y a des limites, même à la bonne volonté!
26 Octobre
J'ai envoyé mon canot à bord du NORD, avec le premier lieutenant, monsieur Saintilan (nota : un officier originaire de Saint Brieuc) et quatre hommes. J'ai écrit une lettre à Fourchon, lui rappelant les dangers courus ensemble et lui ai joint mon rapport. Il m'a rendu la pareille et m'a envoyé une très gentille lettre avec la copie du sien."
NORD et ANTOINETTE devraient se quitter par 40° sud. Le Chevanton écrit que l'ANTOINETTE est un bon navire qui possède toutes les qualités nautiques, tandis que le pauvre NORD saute et danse d'une façon inaccoutumée dans le mauvais temps.
Mais finalement, ils continuent leur route de conserve et ne se sépareront qu'au large de Montevideo.
Le 18 Novembre, ayant semé le NORD, Le Chevanton fait même demi-tour et le retrouve deux heures plus tard. Il se range alors le long de son bord et réduit la voilure.
Le 2 Décembre, dans les parages du Horn, la tempête souffle avec furie. ANTOINETTE est à la cape, n'ayant que deux huniers fixes et un foc.Jamais le baromètre n'a été aussi bas; d'ailleurs l'aiguille ne peut pas descendre plus bas ayant atteint le maximum.
Le 21 Décembre, ANTOINETTE entre à Taltal, suivi le 24 du NORD et du LOIRE. VICTORINE, qui faisait partie du convoi au départ a été coulé.
Le Chevanton note encore que la TSF n'a pas servi à grand chose, d'autant plus que... "mon imbécile de télégraphiste a grillé le moteur. On a embarqué un gamin qui a tout juste deux mois de cours et ne connait rien!" s'exclame-t-il.
Le 25 Décembre, Pierre Le Chevanton et Charles Fourchon vont donc pouvoir fêter Noël ensemble, avec Benjamin Riou qui commande le LOIRE." Fourchon, que je ne connaissais pas, est vraiment devenu un ami", écrit Le Chevanton à son épouse. Le diner aura lieu sur ANTOINETTE, mais sera un peu raté car " mon cochon de cuisinier nous a servi du boeuf qui puait à quinze pas et une dinde (cadeau du vice consul anglais) qui avait encore le gésier plein de maïs et de blé" écrit Le Chevanton, très en colère.
Le Chevanton et Fourchon seront félicités par leur compagnie pour "les habiles manoeuvres qui leur ont permis de se soustraire aux sous-marins ennemis"." Le ministère de la Marine a été saisi et copies de vos rapports ont été communiquées" leur dit-on.
Sur ANTOINETTE, Pierre Le Chevanton recevra un témoignage de satisfaction du ministre pour les qualités manoeuvrières et l'énergie dont il a fait preuve au cours de deux rencontres avec des sous-marins auxquels il a échappé. L''équipage sera félicité et le charpentier Louis Kermarec et le matelot léger Louis Le Bris recevront des gratifications pour " la vigilance dont ils ont fait preuve et qui a permis à leur commandant de manoeuvrer à temps."
Sur le NORD, Charles Fourchon recevra aussi des félicitations. Son équipage recevra une gratification de cent francs par homme pour l'efficacité de la riposte.
Enfin, dans le même convoi, l'A.D. BORDES avait été attaqué le 2 Octobre à 16h00 par un sous-marin allemand (45°18 N 10°00 W) mais avait réussi à repousser l'ennemi avec son armement défensif.
Le capitaine Joseph Briand, le 2e capitaine Eugène Cervin, le premier lieutenant Charles Calbourdin et le 2e lieutenant Auguste Vandezande recevront un témoignage officiel de satisfaction.
Pour accéder aux autres articles visitez http://villamarceau.over-blog.com/
CARTE DES VINS
DES EAUX DE VIE
DES LIQUEURS
ET TOUTES LES BOISSONS
DES CAVES DE LA COMPAGNIE GENERALE TRANSATLANTIQUE
Cette carte était présentée à bord du paquebot GASCOGNE en septembre 1949
Exemple: Möet et Chandon Dry Impérial (cuvée du bicentenaire 1943) 1 100 francs la bouteillle
Exemple: DOPFF EXTRA Méthode Champenoise 1938 la bouteille: 500 francs
Exemples: Chateau Pontet Canet 1945 la Bouteille: 550 francs
Chateau Rabaud-Sigalas 1924 la bouteille 700 francs
Exemples: Gevry-Chambertin 1937 le bouteille 600 francs
Chassagne-Montrachet 1938 la bouteille 550 francs
Chateauneuf du Pape Salavert Frères 1943 la bouteille 500 francs
Hermitage La Chapelle P. Jaboulet Aîné 1938 la bouteille 450 francs
Exemples: Gewürz Traminer Grand cru Clos Gaensbroennel 1940 la bouteille 700 francs
Porto Diez Ultra 1929 le verre 100 francs
Exemples: Cognac Courvoisier V.S.O.P.Q.P. le verre dégustation 180 francs
Armagnac Marquis de Caussade A.D.C. le verre 130 frans
Exemples: Gordon's Gin le verre 100 francs
Johnnie Walker Red Label le verre 120 francs
Exemples: Bénédictine D.O.M. le verre 100 francs
Rhum Clément 6 ans d'âge leverre 60 francs
Exemples: Bierre Pailette (brassée au Havre) le bock 10 francs
Evian source Cachat la bouteille 75 francs
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LE LANCEMENT
DU PAQUEBOT
NORMANDIE
La décision de mettre en chantier le paquebot NORMANDIE a été prise courageusement le 29 octobre 1930 en pleine crise économique sous l’impulsion du ministre de la Marine Marchande de l’époque M. WILLIAM BERTRAND, qui déclarait dans son discours lors du lancement :
« A une époque où la situation économique du monde impose de lourds sacrifices et suscite de graves inquiétudes, l’opportunité de paquebots aussi gigantesques a été contestée. Bien au contraire, il faut considérer le contraste entre la splendeur de ces navires et la dureté des temps comme un effort efficace pour vaincre les difficultés économiques actuelles et comme un précieux élément de confiance et d’espoir »
Sa construction a débuté le 26 janvier 1931, date de la pose de la première tôle. Il a été lancé le 29 octobre 1932 vers 15 heures, il a réalisé sa première traversée le 29 mai 1935 !
Sa conception et sa construction ont été confiées à Monsieur Paul RAMONO
CONSTRUCTION DE LA CARENE
La construction d’un vaisseau aussi important a posé un problème d’infrastructures à plusieurs niveaux. En effet, sa dimension (313.80 m de long et 35.90 m de large) et son poids (30 000 tonnes) n’étaient pas comparables à ses prédécesseurs qui avaient été construits aux chantiers de Penhoët (Paris, Ile de France, La Fayette et Champlain), tous ces vaisseaux étant de taille bien inférieure au Normandie.
Tout d’abord le sas existant, qui permet d’entrer depuis la Loire dans le bassin à flot est trop court et trop étroit, ce qui a nécessité la construction d’un nouvel ouvrage.
En gras, le projet du nouveau sas
La décision de construire ce nouveau sas fût prise le 30 octobre 1928. Son coût était estimé à 80 000 000 francs. Ses dimensions sont adaptées aux futurs grands paquebots (350 m x 50 m). Il occupe à l’époque la seconde place mondiale après le Ymuiden lock aux Pays Bas.
Construction des portes du sas dans l’ouvrage lui-même
Il fût également nécessaire d’approfondir le chenal d’accès de la Loire.
C’est la suceuse Pierre Lefort qui s’y colla. Ce chenal long de 4.50 km par 1.00 km de large dragué à la cote -10.00 représentait 16 000 000 m3 de vase, sable et gravier.
En gras la nouvelle digue Sud
· réfection de la gare maritime avec une tour d’alignement de 80 m de haut
· rénovation de la gare SNCF du Havre qui accueillait les passagers via Paris.
· 1931: Monsieur Léon Meyer (a droite), Maire du Havre pose la première pierre de cette nouvelle Gare. Son architecture doit être monumentale et digne de notre ville. Henri Pacon (au centre avec la moustache), architecte qui s'illustrera lors de la construction de la Salle à Manger 1ere classe du Paquebot NORMANDIE a été retenu pour son projet sobre et monumental.
Le président LEBRUN à son arrivée au Havre lors du voyage inaugural du Normandie
Enfin et surtout il fallût construire une nouvelle forme de lancement au chantier du Penhoët.
Le port du Havre dû subir également de profondes modifications :
· modification de la digue sud et le dragage d’un nouveau chenal
Plan de la nouvelle cale de lancement en haut au milieu de l’image
Celle-ci mesure 400.00 m par 175.00 m avec une pente de 5% vers la Loire. La construction a coûté 40 000 000 francs, le chantier a duré d’avril 1929 à janvier 1931.
Vue de la cale de lancement le 07 mars 1931
LE LANCEMENT
Le lancement du Normandie, le 29 octobre 1932 vers 15.00 heures fût un succès total.
La marraine de cette cérémonie était Madame Lebrun l’épouse du Président de la République et ce fût l’occasion de scènes de démonstration d’un grand enthousiasme et d’excitation populaire.
Madame LEBRUN vient de fracasser la bouteille de champagne contre la coque du Normandie
Cette opération avait été étudiée de longue date, de décembre 1931 à septembre 1932 par les constructeurs.
Jamais une telle masse (26800 tonnes) muni d’un berceau de 1300 tonnes soit 28100 tonnes au total n’avait été lancé sur un simple plan incliné !
NORMANDIE glisse sur sa cale de lancement
A noter que cet ensemble pesait environ deux fois plus lourd que l’Ile de France. Beaucoup d’équipements ne furent installés qu’après le lancement de façon à alléger l’ensemble (ancres, chaînes, câbles, guindeaux, cabestans, générateurs diésel, tuyauteries, pompes …) ces éléments n’étant pas indispensables au lancement.
Normandie ressemblait alors à la photo ci-dessous.
Normandie prêt à glisser sur sa rampe
Le graissage de la cale de lancement commença le 05 octobre 1932
1. Couche de paraffine chaude étalée au balai à frange
2. 1 couche de mélange à 50% paraffine et suif (l’épaisseur de cet ensemble variait de 3 à 5 mm entre l’avant et l’arrière
3. 1 couche de 10 à 15 mm de suif additionné à 7% de savon de Marseille appliqué à chaud
4. 1 couche de 15 à 20 mm de suif pur appliqué à la main
5. 1 couche de lard de suif couvert de savon vert en petits morceaux
Après cette mise à l’eau très réussie, Normandie a été remorqué à son poste d’armement dans le bassin à flot en empruntant le nouveau sas pour y être terminé.
Normandie à son poste d’armement, au loin les grues de sa cale de lancement
Des milliers d’ouvriers participèrent à sa construction
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